Il est 8h30, temps brumeux et 10°C au gîte de St Didier.
La paroi des Gillardes s'offre à nos yeux depuis le pont de la
Souloise, c'est impressionnant. Nous attaquons L1 (5c) vers
09h15, raide et qui demande déjà de bien
réfléchir aux placements de pieds. Nous savons
déjà que les cotations seront sèches! L2 (6a) en
traversée, surtout un pas difficile juste avant le relais, et
déjà un peu de gaz. L3 (6a+) est soutenue, difficile, et
tous ces aplats chauffent vite les avant-bras. Attention, il nous reste
14 longueurs !!! Petite terrasse herbeuse, pour attaquer L4 (5b puis
6a+), et L5 (6a) dülfer puis dalle qui permet de rejoindre la
grande terrasse médiane. Nous grignotons un morceau, il est
12h30, et mes muscles souffrent déjà. Je ne sens pas la
grande forme. Ca promet!
J'attaque L6 (5c), sympathique dalle, mais encore une petite frayeur
pour 'choper' le relais. L7 (5c) et L8 (5b) sont une formalité,
une trève bienvenue. L9 démarre par un surplomb (A0
facile) puis 6b technique et raide (petit surplomb), avec toujours des aplats (il ne
s'agirait pas de refroidir les avant-bras!!). En tête dans L10
(5b), et c'est une incroyable distraction sur la fin de la longueur qui
m'amène au 'vol' sur piton. François va finir tout
en tête, le physique ne suit pas suffisamment, j'ai très
chaud, et un mauvais 'vol' sur ces parois engagés pourrait vite
devenir une grosse galère.
L11 (5b) est tranquille et nous amène au sommet d'une
écaille monstrueuse. Il est ~16h00. Il faut partir droit dans un
mur très raide pour L12 (6b+, un peu d'A0), sur un rocher excellent et
abrasif. L13 (5b bloc au départ puis 4c), puis L14 (5c)
étonnant et magnifique : une cheminée énorme avec
de grosses marches à l'intérieur et de l'air bien frais,
puis une sortie sur la droite plein gaz.
L15 (7a>6b&A0) est démentielle sous un surplomb gigantesque.
L'artif est court, il faut grimper entre les points, le tout en
léger dévers, bref, nous en sommes à la
15ème longueur, et cette fois, les muscles brûlent!!! Le
relais se fait sur un têton rocheux avec 450m de vide en-dessous.
Superbe. L16 (6a+) est soutenue et technique sur les pieds sur un
mur gris magnifique. L17 (5b+) est belle, bloc sur un bref passage,
pour finir avec du poudingue peu équipé.
Arrivée au sommet à 19h30, retour tranquille par une
sente agréable sur St Didier. Retour sur Gréasque vers
23h30. Fièvreux le lendemain matin, je me la trimballais
déjà sûrement dans la voie, ce qui peut expliquer
cette petite forme et ces grosses suées! De toutes les
façons, la paroi des
Gillardes est belle et bien conforme à sa réputation:
difficile, engagée et... grandiose.